Quoi penser de ce papier : Mort d’Hervé Temime, avocat et figure du barreau

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Nos rédacteurs ont trouvé un texte sur internet dont le sujet est «la justice».

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Le papier a été publié à une date mentionnée 2023-04-10 08:53:00.

Hervé Temime, à Paris, en décembre 2019.

Vivre avocat et mourir. Hervé Temime, l’homme, n’a survécu que quelques semaines à Hervé Temime, l’avocat. Le ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, a annoncé, lundi 10 avril, sa mort à 65 ans, des suites d’une dissection de l’aorte. Sa dernière plaidoirie a résonné début février devant le tribunal correctionnel de Paris, en défense de son confrère Xavier Nogueras, auquel il avait promis qu’il garderait sa robe. Ses derniers mots publics, vendredi 24 février, ont accompagné le cercueil d’un autre avocat, son ami Pierre Haïk.

Devant la foule réunie sous un ciel limpide au Père-Lachaise, il parlait avec fougue et tendresse du frère de prétoire avec lequel il a tant partagé. Le soir, avec son compagnon de barre et de fous rires, Thierry Herzog, il entourait Jacqueline Laffont, l’épouse de Pierre Haïk, et évoquait encore et encore cette passion de la défense qui les aimante les uns aux autres. Présent, toujours présent pour sa tribu, sa famille de cœur depuis quatre décennies. Hervé Temime est reparti dans la nuit avec cette douleur au bras gauche qui l’inquiétait depuis quelque temps. Il n’en est pas ressorti.

Pas besoin de qualificatifs. Encore moins de superlatifs. Avocat. Le mot seul suffit, tant il renfermait à ses yeux ce qu’il y a de plus beau, de plus noble et de plus libre. Etre à la hauteur de ce mot-là fut son ambition unique et dévorante. Si brutale et douloureuse que soit sa disparition pour tous ceux qui l’ont connu et respecté, elle porte sa signature : la mort l’a cueilli, en plein panache, après une ultime déclaration d’amour à son métier.

Il avait 21 ans lorsqu’il l’a embrassé. Il serait l’Avocat majuscule. Il aurait son nom dans la lignée. Celle d’Emile Pollak, qu’il n’a pas connu, mais dont il savait tout. Celle de Robert Badinter, dont il avait retenu cette phrase, écrite en 1973 dans L’Exécution (Grasset) : « Défendre n’est pas aimer. Défendre, c’est aimer défendre, toujours et inlassablement. » Celle d’Henri Leclerc, son « numéro vert » disait-il, pour lequel il éprouvait une profonde affection. Et, bien sûr, il serait le meilleur de sa génération.

Lire le portrait (2016) : Article réservé à nos abonnés Robert Badinter, l’abolition de la peine de mort ou le combat d’une vie

D’où ça vient une certitude pareille ? D’un socle inébranlable de confiance en soi bâti par l’amour et l’humour inconditionnels des deux femmes qui l’ont élevé. Une mère, Héliette, et une grand-mère, Gaï, qui, au début des années 1980, ne comprenaient pas que la télévision puisse encore ignorer le nom du jeune homme chevelu de 21 ans dont elles étaient si fières. « Mais pourquoi ne t’invitent-ils pas avec Robert Badinter ? », s’agaçaient-elles. De la mort brutale d’un père médecin, survenue quand il avait 10 ans, et dont il disait qu’elle était autant une béance qu’un impératif d’indépendance. De la rupture, à l’âge de 5 ans, avec la terre où il était né, l’Algérie, et du sentiment d’altérité tôt éprouvé dans l’école versaillaise qui l’avait accueilli. D’une revanche à prendre sur les revers de fortune de sa famille juive rapatriée. Tout se gagne, tout peut se perdre, tout peut, tout doit se regagner, seule compte la volonté. Tel fut le viatique d’une vie.

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