Voici l’essentiel d’un « papier journalistique » que nous venons de découvrir sur le web. Le sujet va sans aucun doute vous ravir. Car la thématique est « la justice ».
Son titre (L’ »avocat gourmet » Eric Morain raccroche la robe) est parlant.
L’écrivain (présenté sous le nom d’anonymat
) est connu et fiable.
Vous pouvez ainsi faire confiance à cette édition.
La date de parution est 2022-11-24 21:35:00.
Le 1er décembre, il plaidera pour la dernière fois. Après 26 ans de robe, l’avocat pénaliste Eric Morain, 52 ans, très actif sur les réseaux sociaux et connu pour sa défense des vins naturels, ne veut plus « colmater un système gangréné ».
Ce choix « personnel » a rencontré un large écho dans une institution en crise, qui organisait mardi une nouvelle journée d’action contre une « justice au rabais ».
« La dégradation des conditions de travail, des relations avec les magistrats et les confrères… Je crois qu’il en avait ras le bol », résume Morgane Boucher, consoeur et amie, qui a elle aussi quitté la robe en juillet.
« On s’est tous reconnus dans la façon dont il a passionnément aimé ce métier, mais aussi les désillusions, le système qui craque… », énumère l’avocate Marie-Anne Soubré, chroniqueuse sur RMC.
Publié fin août sur Twitter, le long texte de Me Morain expliquant sa décision de « bifurque(r) », a suscité de nombreuses réactions de confrères, magistrats, policiers ou gendarmes. « J’ai été dépassé par l’écho que ça a eu. Evidemment que ça signifie quelque chose », observe l’avocat.
Selon le Conseil national des barreaux, 2,2% des avocats ont quitté prématurément le métier en 2020, contre 1,4% en 2010.
Depuis, le confinement est passé par là et surtout la mobilisation inédite du monde de la justice à l’automne 2021, après la tribune de 3.000 magistrats alertant sur leurs conditions de travail.
« La justice n’est plus une priorité politique depuis dix ans, et ça ne va pas changer dans les cinq ans à venir. Je n’ai pas envie de m’épuiser à (…) réparer le bateau », conclut Eric Morain.
– Des affaires au vin –
Dans son bureau du cabinet d’affaires Carbonnier Lemaze Rasle, dans les beaux quartiers parisiens, ses cartons sont prêts, côtoyant caisses de vin, piles de livres et pouf façon Rubik’s cube.
En polo bleu, petites lunettes sur un visage rond, ce père de trois enfants désigne aussi au mur des croquis d’audience du grand pénaliste Jean-Marc Varaut, avec qui il a fait ses armes à la fin des années 1990.
Habitué du droit de la presse, spécialiste renommé du droit pénal des affaires, Eric Morain a « vu arriver les premières affaires +en col blanc+, les politiques rattrapés par la justice pénale ».
La rencontre d’un vigneron lui fait découvrir le monde des vins « nature ». Il milite pour l’étiquetage des ingrédients des vins et publie un « Plaidoyer pour le vin naturel ».
La défense de Nadia Daam, journaliste menacée de mort sur un forum internet en 2017, l’amène ensuite à développer une expertise sur le harcèlement en ligne.
Pour son avant-dernière plaidoirie, jeudi à Paris, en forme de synthèse, il défendait la caviste belge Sandrine Goeyvaerts, victime de cyberharcèlement après avoir dénoncé une caricature sexiste.
C’est un avocat « hyper accessible, pas du tout dans la défense-spectacle », décrit une cliente, Aurélia Gilbert, rescapée des attentats du 13-Novembre qui a porté plainte contre Twitter pour son inaction après une vague de harcèlement.
Comme avocat de la Fédération nationale des victimes d’attentats, il a participé aux grands procès terroristes des dernières années. Mercredi, il a ouvert le tour de parole des avocats des parties civiles au procès de l’attentat de Nice.
– « Barreau de Twitter » –
Il explique avoir décidé de quitter le barreau après le procès de l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray, en mars dernier, marqué par les paroles de pardon de certaines victimes. « L’avocat que je suis en a été bouleversé et le chrétien que je suis en a été particulièrement marqué. Après ça on se dit +qu’est-ce que je peux vivre de plus ?+ »
Entre autres satisfactions, il cite la défense du général Philippe Rondot dans l’affaire Clearstream, la libération en 2018 de Michel Cardon, alors plus ancien détenu de France, ou la condamnation pour viols sur mineurs du fondateur de l’Ecole en bateau en 2013.
Avec une pointe de regret, il s’éloignera du « barreau de Twitter », qui regroupe les robes noires actives sur ce réseau social où il compte 41.500 abonnés.
Les amitiés nées de ces « rencontres inoubliables » le décrivent comme « généreux », « fédérateur », aimant faire découvrir ses bistrots ou cuvées préférés.
Très marqué par le décès prématuré début 2021 de l’avocat lillois Jean-Yves Moyart (Maître Mô sur Twitter), qu’il cite dans les raisons de son départ, Eric Morain a oeuvré pour la réédition de son livre de chroniques judiciaires.
Il tient à rester discret sur sa prochaine vie. « Je vais travailler avec quelqu’un que j’admire. Je ne vais pas faire du vin, mais je serai dans une très belle région viticole, sur les bords de Loire », distille-t-il.
Il devrait aussi reprendre sa « chronique de l’avocat gourmet » dans l’émission de France Inter « On va déguster ». « Je ne disparais pas, et mon appétit non plus. »
abb/pa/cal/hj
Bibliographie :
Encyclopédie anarchiste/Juridiction – Justice,Le livre .
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S’évader, une autre histoire de la justice,A voir et à lire. . Disponible sur internet.