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De la région de Kharkiv, à la frontière nord-est de l’Ukraine, les soldats guettent les mouvements de l’armée russe, prêts à en découdre. Surplombant la plaine, les mitrailleuses pointent en direction de la colline opposée. En cas d’attaque, la riposte incombe aux snipers.

RTL a pu rencontrer l’un d’entre eux, au profil singulier. Avant la guerre, il était avocat à Kiev. Il avait un vague passé de chasseur le dimanche. La semaine, il la passait dans son cabinet, et dans les tribunaux, un sandwich le midi entre deux dossiers. « Dès le premier jour, quand les Russes sont arrivés à Kiev (…) j’ai immédiatement quitté mon emploi, mon entreprise. Et depuis ce jour, je suis en guerre », explique-t-il. 

Aujourd’hui, sa vie d’avocat est derrière lui. « Ma femme sait que je fais la guerre, mais elle ne sait pas que je suis ici », raconte-t-il. « C’est vraiment une nouvelle vie ». Son quotidien, désormais, c’est de s’entraîner sur des cibles, de planquer dans les tranchées boueuses pendant des heures, et de tirer. Des hommes sont morts ici. La bataille de Kharkiv est féroce encore aujourd’hui.

Et sur ces premières lignes symboliques qui tiennent, les soldats ukrainiens ne veulent pas reculer. « Cela prendra dix ans, ça prendra 20 ans peut-être, mais je serai dans cette tranchée jusqu’au bout ». L’homme de droit est devenu un homme de devoir : celui de défendre, coûte que coûte, son pays. « Je ne regrette même pas un tout petit peu que nous soyons ici. »

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