A connaître cette page web : Les greffiers, « épuisés », en grève partout en France pour réclamer de meilleures conditions de travail

Ce post ayant pour thématique « la justice » circule sur internet, nous avons décidé de vous le communiquer plus bas.

Le titre (Les greffiers, « épuisés », en grève partout en France pour réclamer de meilleures conditions de travail) est évocateur.

Présenté sous la signature «d’anonymat
», l’écrivain est positivement connu.

Les révélations divulguées sont donc appréciées véritables.

« Nous sommes les invisibles de la justice », « les grands oubliés du ministère ». Les greffiers étaient nombreux à faire grève ce lundi et se sont mobilisés devant les tribunaux pour protester contre leurs conditions de travail « dégradées » et leur rémunération jugée insuffisante. Les chiffres officiels ne sont pas encore tombés, mais l’intersyndicale constate un mouvement très suivi, « près de 100% de grévistes dans certaines juridictions », selon Hervé Bonglet, secrétaire général de l’Unsa Services judiciaires (majoritaire). Ils étaient 56% au tribunal de Nice, rapporte France Bleu Azur
.

Cette profession se sent « méprisée » ou « oubliée », comme l’ont écrit les greffiers de Valence devant le palais de justice ce lundi. Ils étaient une quarantaine, soutenus par des avocats et des magistrats
. Pourtant, « sans nous, les magistrats ne peuvent pas statuer »,plaidé une greffière de Périgueux
. La preuve, de nombreuses audiences ont été renvoyées ce lundi, y compris celles de comparutions immédiates, bien chargées avec les émeutes urbaines à la suite à la mort de Nahel
. Ces « spécialistes de la procédure », « qu’on qualifie partout de rouage essentiel », constituent le dossier et s’assurent qu’il est conforme au Code de procédure pénale, explique un autre greffier.

« Je suis épuisée et sous-payée« , pouvait-on lire sur les pancartes dans les Landes
« On nous a proposé une nouvelle grille salariale qui ne reprend pas notre ancienneté », explique Jessica, greffière à Mont-de-Marsan. « Donc pour certains, au bout de 17 ans de carrière, vont gagner 15 euros bruts en plus. On est loin de la revalorisation que l’on nous a vendue en début d’année ».

« Nous, greffiers, habituellement si silencieux, élevons aujourd’hui la voix », lance un greffier de l’instruction devant ses collègues à Marseille. « En l’état, l’adoption de cette grille conduirait à la paupérisation » d’une profession, « déjà au bord de l’épuisement ». « On ne fait pas ça de gaieté de cœur. On ne le ferait pas si on n’était pas épuisée* »,* confirme Aurélie Jidal, greffière à Amiens
.

En région parisienne, le grand rassemblement était organisé sur les marches du palais de justice historique de Paris, sur l’île de la Cité, où ils étaient près de 400 vers 13 heures. Benjamin (prénom modifié) est greffier à la permanence parquet du tribunal de Bobigny, là où sont gérées, en lien avec la police, les gardes à vue. Comme ailleurs, ils ont été « sursollicités » ces derniers jours, mais la surcharge de travail n’est pas récente, insiste-t-il. « Je sais à quelle heure j’arrive le matin, 8 heures, je ne sais jamais quand je pars«  – souvent vers 22 heures.

Un greffier à Toulouse raconte les « heures sup’ » qu’on ne compte plus, les « burn-out » et les « tableaux de remplacement » pour faire tourner le greffe. Sans compter le logiciel de travail complètement obsolète avec « lequel on se bat tous les jours« , dit un greffier à Bordeaux.

À Paris, Claire et ses « 23 ans de carrière » espère que la situation s’améliore pour « les nouvelles » : la très grande majorité des greffiers sont des femmes*. « On fait ce métier par choix, pas par dépit, pour rendre une bonne justice »*, martèle celle qui met en avant son « grand sens du service public ». « C’est la première fois de ma vie que je fais grève et je ne suis pas la seule », abonde une collègue.

« Les greffiers ne seront pas oubliés »

« Les greffiers ne seront pas oubliés », a promis Eric Dupond-Moretti sur France Inter lundi matin. « Je récupère 30 ans d’abandon budgétaire, politique et humain. Ça ne se fait pas en un claquement de doigt, mais ça se fait », a-t-il poursuivi, rappelant que les « concertations » avec les syndicats se poursuivaient. L’intersyndicale, sortie très déçue d’un rendez-vous à la Chancellerie la semaine dernière, y a de nouveau rendez-vous mardi.

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